MOTO TAXI

Ça roule!

Etre à l'heure quel que soit le trafic: c'est ce que propose, grâce à ses deux-roues, Citybird à ses clients parisiens. Une solution qui fait de plus en plus d'adeptes

Cyril Masson peut vouer une reconnaissance éternelle au maire de Paris, Bertrand Delanoë, et à son adjoint chargé de la circulation, Denis Baupin. Leur acharnement à bouter les automobilistes hors de la capitale a causé des embouteillages monstres… et dopé la croissance de sa société de taxis à moto, Citybird. En à peine trois ans, l'entreprise créée par cet ex-directeur commercial dans les télécoms a multiplié par cinq son chiffre d'affaires.

Même les sénateurs ont été séduits

«Vendre un temps de trajet garanti est certes un argument économique, mais c'est surtout un luxe incroyable», fait valoir Cyril Masson. Aujourd'hui, sa clientèle est composée à 99% de cadres - passagers «affaires» de British Airways, abonnés du TGV ou encore chroniqueurs de Canal et de LCI. En offrant d'arriver à Roissy en une demi-heure (60 € la course) ou d'atteindre n'importe quel endroit dans Paris en moins d'un quart d'heure (25 €), Citybird a également fidélisé des dirigeants à l'emploi du temps serré, comme Serge Papin, président de Système U, ou Louis Gallois, patron d'EADS, qui ne se déplacent pratiquement plus qu'à l'arrière de ses deux-roues.

Et ce n'est sans doute qu'un début. Pour l'heure, seules 40 motos sillonnent Paris aux côtés des 15 000 taxis traditionnels. Le potentiel est donc énorme: «Nous visons une flotte de 450 motos d'ici à cinq ans», affirme le PDG de Citybird, qui vient de lever 700 000 € pour accélérer son développement à Paris mais aussi à Nice. Le pari est jouable, à condition de baisser les tarifs, qui demeurent plus élevés que ceux de la concurrence automobile, et, surtout, de convaincre les passagers que ce moyen de transport est sûr. Masson est optimiste: il peut se targuer d'avoir séduit récemment les sénateurs - une clientèle peu encline jusque-là à mener un train d'enfer…

S'il se trouve un Père Noël "nouvelle génération"...

Corinne Scemama L'EXPRESS