25 décembre 2006

LE TEMPS DES CATACLYSMES

Jadis, ces furies aux prénoms charmants - Isabel, en 2003, ou Katrina, en 2005 - mais aux effets dévastateurs étaient appelées «la peau du diable». Tempêtes accompagnées de déferlantes de 9 mètres, ouragans sur mer blanche, cyclones «catégorie 5» avec vents de plus de 249 kilomètres à l'heure… Ces «phénomènes extrêmes» sont-ils inéluctables?

Pour certains spécialistes, le pire serait à venir car directement lié au réchauffement actuel. Celui-ci accroît la masse d'énergie présente dans le système climatique. Couplé à une hausse des températures à la surface des océans tropicaux, le phénomène engendrerait davantage de cataclysmes. Avec des conséquences locales différentes: dans l'Atlantique, les trajectoires des tempêtes, par exemple, sont modifiées vers le nord, jusqu'à faire de la mer du Nord et du golfe de Gascogne des zones de perturbations majeures.

Pour d'autres scientifiques, il faut raison garder. Ne pas encore parler de tendance et prendre en compte les cycles multidécennaux qui rythmeraient ces rugissements. Ne pas perdre de vue, non plus, les effets de la concentration urbaine sur le littoral: en 2004, les deux tiers des sinistres liés à des catastrophes étaient imputables à des tempêtes ravageant les côtes. Aujourd'hui, nombre d'experts estiment que ces dommages iront en s'amplifiant, d'autant que ces phénomènes naturels demeurent difficiles à anticiper: même à trois jours, la modélisation numérique demeure aléatoire pour prévoir l'intensité des cyclones.

Richard de Vendeuil

Aucun commentaire: