18 novembre 2006

REVOLUTION SEXUELLE

Et si les hommes, eux aussi, faisaient leur révolution sexuelle? En quelques années, la "pilule masculine", vieux serpent de mer de la médecine moderne, est entrée dans une nouvelle dimension avec la multiplication des essais cliniques et en laboratoire.

Concrètement, le défi est de taille pour le sexe dit fort: il s'agit d'inhiber les quelque 130 millions de spermatozoïdes que chaque mâle produit en moyenne lorsqu'il éjacule… Outre la vasectomie et le préservatif, d'autres pistes moins pénalisantes ont été explorées, notamment en détruisant les spermatozoïdes avec des produits toxiques. Cette solution, jugée dangereuse, a peu à peu été abandonnée.
Aujourd'hui, les scientifiques cherchent à bloquer la production séminale en régulant les hormones mâles. Cette contraception fait l'objet de la plupart des évaluations actuelles, néanmoins elle pose des problèmes: "Son taux d'efficacité atteint 90%, mais le traitement reste lourd et ses effets à long terme ne sont pas encore connus", résume le Pr Philippe Bouchard, chef du service endocrinologie à l'hôpital Saint-Antoine (Paris).

Moins contraignant, totalement réversible
Toutes ces difficultés poussent les spécialistes à mieux cibler leurs recherches: non plus en travaillant sur l'ensemble de l'appareil génital, mais en se focalisant sur les testicules afin de diminuer le risque d'effets secondaires. C'est le cas de l'équipe du Dr Chuen-yan Cheng du Population Council de New York, qui, dans la revue Nature, a annoncé avoir obtenu des résultats significatifs avec une molécule, l'adjudine. "Son insémination bloque le processus d'adhésion des cellules de Sertoli, qui sont les cellules nourricières de la spermatogenèse, explique Philippe Bouchard. Sans elles, pas de spermatozoïdes."

Ce type de contraception chimique serait moins contraignant tout en étant réversible. Sauf que les tests n'ont porté que sur des rats et qu'il faudra au moins cinq ans pour que débutent les essais sur l'homme. "Les premiers travaux sur la contraception masculine remontent aux années 1940, conclut le Pr Bouchard. Et il n'y a toujours pas de pilule sur le marché." Inutile, alors, de s'enflammer trop vite.

LU DANS L'EXPRESS

1 commentaire:

Monique a dit…

Ce serait juste que ces Mrs prennent aussi une part active dans la contraception ...