17 novembre 2006

PROLIFERATION DE SUBSTANCES TOXIQUES

Santé

Produits chimiques: l'effet meurtrier Gilbert Charles

La prolifération de substances toxiques dans notre environnement a des conséquences dramatiques sur la santé. Les signataires de l'Appel de Paris se retrouvent aujourd'hui au colloque Environnement et santé durable, à l'Unesco, pour en discuter c omme si le réchauffement climatique ne suffisait pas, un nouveau fléau menace l'humanité: la pollution chimique, dont les médecins et les chercheurs commencent à mesurer les effets sur la santé. Toutes les études épidémiologiques confirment en effet la progression inquiétante des cancers, allergies, maladies du système nerveux et autres malformations congénitales qui, dans toute l'Europe, atteignent des patients de plus en plus jeunes. Les tumeurs de la prostate et les maladies de Parkinson ont triplé depuis vingt ans, les cancers du sein ont doublé, tout comme les cas d'Alzheimer. Les leucémies de l'enfant augmentent chaque année de 2% et la fertilité des couples ne cesse de baisser, alors que le taux moyen de spermatozoïdes chez les hommes a diminué de 50% en moyenne en l'espace de deux générations. La liste noire

Près de 2 000 produits chimiques sont classés par les scientifiques dans la catégorie Cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques (CMR), car ils déclenchent l'apparition de tumeurs, provoquent des mutations génétiques ou perturbent le système hormonal. Parmi les plus dangereux, on trouve ainsi:
- les aldéhydes, en particulier le formaldéhyde, cancérigène présent dans les colles à moquette, les mousses isolantes et les panneaux de bois aggloméré;
- les phtalates, cancérigènes et reprotoxiques, soupçonnés d'augmenter les risques d'avortement et d'infertilité, qui entrent dans la composition de certains plastiques, comme les emballages, et que l'on trouve même dans les poches à perfusion;
- les éthers de glycol, employés comme solvants dans les peintures ou les cosmétiques, dont certains dérivés provoquent une baisse des défenses immunitaires et affectent la fertilité masculine et féminine.

Ce phénomène ne s'explique ni par les méfaits du tabac ou de l'alcool, qui ne représentent qu'un quart de la surmortalité totale, ni par l'amélioration des outils de diagnostic, ni par le vieillissement de la population: il est, on le sait maintenant, le résultat de la contamination par les pesticides et les produits chimiques. «Il existe un lien scientifiquement prouvé entre ces maladies et les substances toxiques qui ont envahi notre environnement durant les dernières décennies: si rien n'est fait, c'est la survie même de l'espèce humaine qui est menacée», insiste Dominique Belpomme, professeur de cancérologie à l'hôpital Georges-Pompidou, président de l'Association française pour la recherche thérapeutique anticancéreuse et initiateur de l'Appel de Paris, dont les signataires se retrouvent ce 9 novembre au colloque Environnement et santé durable, à l'Unesco.

Lancée en 2004, cette pétition dénonçant les dangers de la pollution chimique a reçu l'appui d'un millier de scientifiques internationaux, dont six Prix Nobel, ainsi que des représentants des conseils de l'ordre des médecins des 25 pays européens, de 1 500 ONG et de 200 000 citoyens. En annonçant les résultats de leurs dernières études, les participants de la conférence parisienne espèrent faire pression sur les pouvoirs publics pour les inciter à agir.

80% des substances jamais testées
Car il y a urgence si l'on veut éviter une hécatombe. Plus de 100 000 nouvelles substances ont été mises sur le marché en Europe depuis 1950 et on ne sait pratiquement rien de leur toxicité: plus de 80% d'entre elles n'ont jamais été testées pour évaluer leurs effets sur la santé! Dégagées par les colles, les peintures, les emballages, les meubles, les matériaux de construction, les produits d'entretien, elles s'insinuent dans les aliments, l'air, l'eau des rivières ou des nappes phréatiques et s'accumulent dans les organismes. Trois études internationales ont montré que le sang des cordons ombilicaux des nouveau-nés contient des centaines de molécules toxiques. On a retrouvé dans la graisse des baleines et des ours polaires des traces de produits retardateurs de flammes utilisés dans les téléviseurs et les ordinateurs. Respirer dans une grande ville est devenu aussi dangereux que fumer: le risque de cancer lié aux émanations de la circulation automobile, en particulier les oxydes de soufre rejetés par les moteurs Diesel, est équivalent à celui causé par le tabac.

Toxicologie: quels tests?

Les analyses toxicologiques permettant de tester la dangerosité des produits chimiques coûtent très cher (jusqu'à 1 million d'euros par substance) et prennent beaucoup de temps (environ trois ans), car elles sont essentiellement effectuées sur des animaux de laboratoire. Il existe pourtant une nouvelle technique, issue des travaux sur le génome humain et déjà adoptée aux Etats-Unis et au Japon. La toxicogénomique, c'est son nom, consiste à détecter in vitro les effets du produit sur des cellules humaines, à l'aide de capteurs génétiques. «Un procédé plus rapide et moins cher, qui a aussi l'avantage d'éviter de recourir à des cobayes», explique le biophysicien Claude Reiss. Cet ancien chercheur du CNRS, pionnier français de la toxicogénomique, se bat depuis deux ans avec un groupe de scientifiques réunis dans une association sans but lucratif, Antidote Europe, pour faire inscrire cette méthode dans la directive européenne Reach.

2 commentaires:

Monique a dit…

Tout ceci n'est pas rassurant, nous pouvons changer si chacun fait un effort celà fait un multitudes de changements....

Monique a dit…

C'est vrai ce ne sont que des copies
de mes lectures, mais c'est la preuve que je m'occupe lol
Et c'est tellement intéressant de divulger des informations vraies et qui concerne tout le monde.