| La mante religieuse, 2000 espèces dont 12 en Europe
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mantis religiosa | ordre: dictyoptère famille: mantidae
Long insecte pouvant atteindre 6 cm, le mâle est plus petit, de couleur allant du vert fluo au beige clair, possédant un prothorax long et étroit qui forme un " cou " mobile. Au bout de ce cou, une tête triangulaire caractéristique, particulièrement mobile. Les pattes supérieures sont ravisseuses et fortement épineuses. Les ailes au nombre de quatre, deux ailes cornées rabattues à plat sur le corps et deux membraneuses complètement repliées à l’intérieur, servent surtout à intimider le prédateur, oiseau ou lézard, qu’à voler, bien que le mâle moins lourd que la femelle s’en sert de moyen de locomotion pour chercher compagne de buisson en buissons.
| méthode d'intimidation | La mante religieuse vit dans le Midi où elle apprécie la chaleur , bien sûr, mais aussi les clairières, les garrigues, les friches ensoleillées ou les talus...Néanmoins, elle ne dédaigne de monter jusqu’à Paname! Son menu, essentiellement composé de viande, est composée de criquets, papillons, abeilles, mouches, araignées....
Sa méthode de chasse est très impressionnante: à l’affût elle attend qu’un criquet, ou autre, passe à proximité puis elle tourne doucement la tête vers celui-ci, car sa vue est meilleur de face, au besoin elle change lentement de position.... Et là, par un mouvement plus vif que l’éclair, elle déploie ses pattes ravisseuses et capture sa proie. Dans la foulée, elle lui rompt le cou avec ses mandibules (pièces buccales) acérées, le criquet étant fermement maintenu par les épines, et le dévore vivant. Je me demande si le criquet en apercevant la mante ne présageait pas cette fin, car dès qu’il la vue, il est devenu immobile comme pierre, à croire qu’il était transi...où qu’il a vu Jurassic Park et qu’il croyait que la vue de la mante religieuse, tout comme le T-Rex, était basée sur le mouvement. Toujours est-il qu’il n’en reste plus rien sauf les ailes, trop coriaces pour être mangées.
Sa position la plus courante, à la verticale les pattes ravisseuses repliées lui a valu le nom de " religieuse " et dans le Midi " Prega dieu ". Déjà les Grecs la surnommaient " manta ", c’est- à- dire; le devin, le prophète. La mante religieuse est adulte vers la fin de l’été et à la fin août les accouplements ont lieu .L’appétit féroce de la mante est tel que après ou même pendant l’accouplement, le mâle est dévoré par la femelle que cette dernière, en se retournant avec une extraordinaire souplesse saisit à la nuque... | Sept jours plus tard environ, la mante va déposer un sac à œufs, dit oothèque, sur une surface rugueuse.
De l’extrémité de son abdomen sortent simultanément les œufs, au nombre de 300 à 400 par oothèques, et une substance blanchâtre et mousseuse qui a consistance de blancs d’œufs battus en neige, qui se solidifie dès sa production.
mante faisant son oothèque sur un morceau de bois | Les œufs sont ainsi emprisonnés et protégés du froid. Mais les prédateurs sont nombreux; avant même la naissance, un parasite s’attaque à l’ oothèque: ce petit insecte, le chalcidien, pond ses propres œufs dans ceux de la mante.
Les adultes, morts pendant l’hiver, ne pourront assister à l’ éclosion qui a lieu par une belle journée du milieu du mois de Juin; les jeunes ressemblent tout d’abord à des vers, puis se transforment très vite en petites mantes, dès la sortie de l’oothèque, qui suivent le même régime alimentaire que l’adulte, seulement; les proies sont plus petites: mouches, moustiques...
Pour parvenir au stade adulte, la mante mue 5 à 6 fois. Les ailes définitives apparaissent à la dernière mue. Mais avant d’atteindre ce stade il a fallu qu’ elles échappent aux voraces fourmis, friandes de jeune éclôt, au lézard gris... Heureusement, tout est prévu; ces pertes seront compensées par la douzaine de oothèques que la mante peut faire au cours de sa vie ( soit de 3600 à 4800 mantes potentielles).
La mante religieuse par ses mœurs voraces, l’ont fait appeler " le tigre de l’herbe ", malgré sont apparence somme toute naïve. Elle n’en n’ait pas moins un des plus beaux insectes de France, voire du monde car les espèces exotiques sont très richement et vivement colorées.
Récolte et conservation On se procurera des mantes en examinant soigneusement la prairie, ou bien en fauchant dans cette dernière. Elles vivent facilement en captivité dans la mesure où on leurs procure des proies vivantes en conséquence. Il importe donc de faire un élevage de criquets et/ ou de mouches en parallèle. La conservation se fait à sec; les piquer dans le méso- ou le métathorax; c’ est encore plus joli avec les ailes étalées d’un côté. Je déconseille fortement de sacrifier un insecte dans ce but, partant du principe que tant qu’il n’a pas succombé à son destin, il n’a pas accompli sa tâche dans la Nature. On trouve de très beaux spécimens morts aux bords des routes ou lors de balades champêtres. |