01 juillet 2007

Alcoolisme chez les jeunes : les experts tirent le signal d'alarme

Définition de l'alcoolisme

L'alcoolisme peut se définir comme la perte de la liberté de s'abstenir d'alcool.

On peut aussi le définir comme la consommation d'une quantité supérieure à celle que l'on peut métaboliser (environ 3/4 litres de vin pour un individu de 70 kg).

L'alcoolisme est indiscutablement un phénomène de société : les réunions de famille ou de société entraînent une consommation d'alcool, mais près de 90% de la population ne deviennent pas dépendants de l'alcool.

Pour l’O.M.S. "Les alcooliques sont des buveurs excessifs dont la dépendance à l'égard de l'alcool atteint un degré tel qu'ils présentent des troubles mentaux notables, sur leurs relations avec les autres personnes et sur leur rôle normal social et professionnel, ou qui montrent des prodromes de telles conséquences."




















Ce dessin humoristique est emprunté à l'excellent site de l'Éducation Nationale sur l'alcoolisme des jeunes : 'A Toi de Juger' Il n'y a pas une catégorie sociale d'alcoolique : un homme, une femme, un ouvrier, un paysan, un professeur, un PDG, un médecin.

On estime à cinq millions le nombre de personnes que leur consommation d’alcool expose à des difficultés d’ordre médical, psychologique et social et, à deux millions les personnes dépendantes de l’alcool.

La dépendance alcoolique psychique

L'alcool modifie le psychisme de l'individu (c'est un produit "psychotrope").

C'est un objet de plaisir : plaisir intérieur organique, jouissance gustative, plaisir du groupe, partage d'une bonne bouteille, réunions sympathiques, impression de moindre fatigue, sensation de bien-être.

Cet effet psychotrope se retrouve à des concentrations peu élevées d'alcoolémie : d'où les dangers des taux dits peu importants (<>

L'alcool permet de lever son inhibition personnelle : on devient 'fort' en buvant.


L'alcool permet de lever ses inhibitions personnelles : il lève les barrières psychologiques qui à la fois nous protègent et nous gênent. Suite à cette levée des inhibitions, le sujet fait des actions qu'il n'arrive pas à faire à jeun en raison de son éducation ou sa situation sociale : se mettre en colère, effectuer des actes plus ou moins tolérés dans la vie de tous les jours, aller vers l'autre, se mettre à rire, à pleurer, dire ce qu'il a sur le cœur, faire l'acte sexuel.

La société est généralement très tolérante à ce type de 'beuverie' et admet généralement bien certains écarts provoqués par l'alcool. A l'extrême, même certains actes répréhensibles sont moins condamnés si le sujet est soumis à une intoxication alcoolique aiguë inhabituelle.

Certaines bêtises sont tolérées par la société pour le sujet alcoolique occasionnel

L'alcool provoque l'inflation de la pensée et rend logorrhéique : il rend euphorique, permet de vivre dans l'imaginaire ce qui ne peut être vécu dans la réalité ("A nous deux, nous serons DIEU" disait Baudelaire).

Surtout, l'alcool est un médicament de l'anxiété et de la dépression que l'on peut s'offrir en société pour le moindre prétexte.

Pendant longtemps, cet "alcool convivial", le verre que l'on partage avec les autres, va remplir sans le dire son rôle d'alcool médicament, calfeutrant les petits soucis, améliorant la communication, diminuant les tensions psychologiques internes : c'est la lune de miel entre le sujet et le produit alcool.

Le sujet deviendra de plus en plus dépendant sur le plan psychologique.

La dépendance alcoolique physique

L'homme produit naturellement des endomorphines quand il fait des choses qui provoquent le plaisir.

Dans de nombreuses situations de stress, il recherche les moyens de produire des endomorphines «artificiellement ». C'est ce que peuvent induire les drogues, le tabac et l'alcool. A petites doses, l'alcool est un excellent anxiolytique.

A la différence des drogues, l'alcool (comme le tabac) est une substance toxique autorisée. L'alcool est omniprésent dans notre société et fait partie de culture française. Son accès est très facile (lieux de boisson, achat en magasin, prix peu élevé) et la tolérance de l'entourage est grande par rapport à l'alcoolique qui fait rire.

Ainsi, l'alcool qui nous fait produire les endomorphines nécessaires à notre sensation de bien être facilite les relations avec les autres (d'où les nombreux 'pots' pour diverses occasions conviviales).

Cependant, lorsque le sujet devient dépendant de l'alcool (ce qu'on observe dans environ 10% de la population), il augmente progressivement la consommation et va en ressentir les effets toxiques, ce qui dépasse le traitement de l'anxiété. On observe une perte du comportement social et en réaction les autres s'éloignent du sujet ivrogne qui parle fort, harangue les autres, sent l’alcool, a des gestes déplacés. Ainsi le sujet se retrouve encore plus seul qu'avant l'alcool, il perd ses points de repères, se replie sur lui-même. Il ne sait plus vivre sans alcool et est obligé de boire pour continuer à produire les endomorphines dont il a besoin.

Ce dessin humoristique est emprunté à l'excellent site de l'Éducation Nationale sur l'alcoolisme des jeunes : 'A Toi de Juger'

Chez la personne dépendante de l'alcool, l'alcool supprime le signal de satiété, régulation naturelle qui vient limiter normalement la consommation. Pire encore, l'alcool rend le besoin plus intense et induit une ingestion croissante de doses qui deviennent toxiques.

Pourquoi y-a-t-il une diversité de réactions à l'alcool ?

Malgré de nombreuses recherches, on ne sait pas pourquoi certaines personnes peuvent être victimes de l'alcool tandis que d'autres ne rencontrent jamais de difficultés.

Dessin humoristique emprunté à l'excellent site de l'Éducation Nationale sur l'alcoolisme des jeunes : 'A Toi de Juger'

On cherche volontiers à 'excuser' les alcooliques. Cependant, les motifs psychologiques, les soucis ou la fête, la solitude ou la mésentente, le chômage ou le travail sont le plus souvent la conséquence que la cause des abus. Les "anciens buveurs" les appellent des "alibis". Tous les êtres humains ne se tournent pas vers l'alcool pour supporter leurs épreuves.
On n'explique pas pourquoi la plupart des gens, qui apprécient ces boissons, n'en deviennent jamais dépendants, alors que chez les malades alcooliques la juste régulation de la consommation est irréalisable.

C'est en raison de cette constatation que la désintoxication alcoolique ne doit pas se fonder sur des arguments purement psychologiques mais sur une constatation objective de sa dépendance physiologique à l'alcool.

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