09 septembre 2006
Le Père Jean Debruyne, prêtre de la Mission de France,
qui fut surtout connu comme poète, s'est éteint samedi 8 juillet au Liban.
Voici l’un de ses poèmes.
Si je vais partir, c'est que je suis déjà parti.
Dès l'instant où j'ai pu m'arracher à moi-même,
cette décision de partir, mon départ a déjà eu lieu.
Le plus dur n'est pas de partir, mais de le vouloir.
Toutes les raisons sont bonnespour ne pas partir :
le coeur a ses habitudes, l'âme ses tranquillités,le corps ses fatigues,
les yeux leur horizonet le visage son cercle.
Il n'existe donc pas de départ sans séparation.
Le départ est donc toujours un acte créateur.
Il rend possible.
Il ouvre un espace.
Accepter de partir, c'est accepter qu'il soit un avenir,
c'est reconnaître que tout n'a pas été dit.
C'est affirmer que notre monden'est pas notre prison,
et que notre temps n'est pas sans issue.
Jean Debruyne
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