Considérés comme des butins de guerre, ces bébés ont ensuite été donnés en adoption à des proches de la junte, sous une fausse identité. Les mères ont été assassinées ou portées disparues.
Depuis, des grands-mères se battent pour les retrouver. Elles s'appellent Sonia, Rosa, Chicha, Estela, Chela. Elles viennent de tous les horizons socioprofessionnels. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, ni à sortir de l'anonymat. Mais le monde entier les connaît parce que, depuis trente-cinq ans, elles livrent un combat acharné contre l'appareil d'État pour trouver le moyen - et ce sera la génétique - d'identifier les enfants retrouvés.
Leur croisade et leur bravoure sont racontées dans un documentaire exceptionnel écrit et réalisé par Alexandre Valenti, et diffusé ce mardi soir sur France 5, dans le cadre de l'émission Le monde en face.
Plus d'une heure et demie douloureuse mais indispensable, gorgée d'espérance. L'auteur du film est argentin, a quitté son pays un mois après le coup d'État, et vit aujourd'hui en France. « Parmi les 30 000 disparus durant la dictature, j'avais des amis d'enfance. Cette histoire m'a accompagné toute ma vie », déclare-t-il. Le propos, magistralement mis en scène, avec des reconstitutions sur fond de bruit de bottes ou de battements de coeur, donne la voix aux aïeules, mais aussi aux enfants retrouvés : il y en a 107 à ce jour.
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